lundi 29 octobre 2012

Rosa candida - Audur Ava Olafsdottir


Une étreinte furtive avec Anna, un bout de nuit, et Arnljotur s'est retrouvé père d'une petite fille. A vingt-deux ans, il abandonne sa famille et quitte sa terre d'Islande, avec dans ses bagages, quelques boutures de Rosa candida, une rose à huit pétales qu'il cultivait avec sa mère. Il part redonner vie à une roseraie à l'abandon dans un monastère gardé par un moine cinéphile. Un jour, Anna réapparaît pour lui confier sa fille, Flora Sol. Et si l'amour pouvait naître? 

Un beau livre, étrange, un peu comme un conte; c'est peut-être dû au fait que l'on a aucune indication sur les lieux où se situe la roseraie et le monastère. Par contre c'est une belle histoire sur l'amour, sur la filiation, la vie de couple et la vie de famille. Sur la vie en général et comment trouver sa voie.

jeudi 25 octobre 2012

L'art du jeu - Chad Harbach



Henry Skrimshander est une véritable star du baseball : dans l'équipe du Westish College, petite université du Wisconsin, il conclut tous ses matches par un sans-faute. Jusqu'au jour où il rate un lancer facile. Son destin, ainsi que la vie de quatre personnes, prennent alors un tournant décisif. Déstabilisé, Henry remet en cause la brillante carrière à laquelle il est promis. 
Guert Affenlight, le président de l'université, tombe contre toute attente éperdument amoureux. Owen Dunne, coéquipier homosexuel de Henry, s'embarque dans une liaison dangereuse, tandis que Mike Schwartz, capitaine de l'équipe de baseball, est pris de doute sur son avenir et sur le rôle de mentor qu'il a joué pour Henry. Enfin, Pella Affenlight, la fille de Guert, revient à Westish pour échapper à un mariage malheureux et recommencer une nouvelle vie.
Alors que les derniers matches de la saison approchent, ces cinq personnages vont devoir affronter leurs espoirs, leurs angoisses et leurs secrets les plus intimes. Ensemble, ils vont s'aider à trouver leur voie et tisser de nouveaux liens. Tendre et subtil, L'Art du jeu évoque, à travers des personnages attachants, aussi bien l'amitié, l'amour et la famille, que les aspirations de chacun, l'ambition et ses limites

J'ai adoré ce livre, malgré les passages techniques sur le baseball (que j'ai allègrement survolé) ; c'est bien écrit et même si l'univers est typiquement américain, les personnages sont attachants et leurs personnalités diverses et non lissées font de cette université un microcosme humain intéressant On découvre les étudiants sportifs sous un jour inhabituel, et plutôt en leur faveur, même si le livre, sans concession, dévoile les failles de tous les protagonistes.

dimanche 14 octobre 2012

Jack Maggs - Peter Carey





"Français, il se nommerait Jean Valjean, Edmond Dantès, Chéri-Bibi. Anglais, son nom sera Jack Maggs. C'est le bagnard immortel, mythique et merveilleux tel que la littérature d'évasion nous apprend à l'aimer dès l'adolescence, chez Hugo, Dumas ou Gaston Leroux. Fier, mystérieux, susceptible, le coeur sur la main et le poignard dans l'autre, en cas de coups durs; et il y en aura, roman-feuilleton oblige. 
Jack le balafré, on le croyait relégué pour toujours dans les boues argileuses d'un infâme pénitencier australien. Alors, que cache son retour en secret, à Londres, en 1837? Plus étrange encore: ce n'est pas vers Whitechapel, où sévit un autre Jack, moins sympathique, que le portent ses pas, mais du côté du très chic Kensington. Engagé comme valet de chambre par un commerçant féru de spiritisme, Maggs le proscrit s'intéresse beaucoup au dandy sodomite de la maison voisine. Et s'il était ce fils que Jack négligea dans sa jeunesse aventureuse, initiée au cambriolage par des Thénardier du London Bridge? 
L'amitié d'un collègue domestique et d'une fille de cuisine contribuera à dénouer l'affaire: se faire accepter de l'adolescent et résister à l'écrivain Oates, qui cherche à lui dérober sa propre histoire. Peter Carey, lui, en profite pour revisiter tout un pan de la littérature victorienne. Cet Australien surdoué de 56 ans fait en effet subir, depuis l'admirable Oscar et Lucinda (10/18), un traitement de choc aux géants des lettres saxonnes: il s'offre un véritable ravalement de la façade et des intérieurs d'une tradition sublime, grâce à une écriture moderne et ludique, généreuse, narquoise, sidérante d'intelligence. Sur les brouillards de Turner, les bas-fonds mélos d'Oliver Twist, les coups de théâtre à la Conan Doyle, les attendrissements d'une George Eliot court le regard incisif et affectueux d'un auteur qui, ayant lu tous les livres, multiplie à l'infini les points de vue, les arrêts sur image. Néoclassique, ce mille-feuille malin et féerique? Assurément. Nous sommes chez Dickens, mais filmé par Jane Campion. "

Les lisières - Olivier Adam


Entre son ex-femme dont il est toujours amoureux, ses enfants qui lui manquent, son frère qui le somme de partir s occuper de ses parents « pour une fois », son père ouvrier qui s apprête à voter FN et le tsunami qui ravage un Japon où il a vécu les meilleurs moments de sa vie, tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence. De retour dans la banlieue de son enfance, il va se confronter au monde qui l a fondé et qu il a fui. En quelques semaines et autant de rencontres, c est à un véritable état des lieux personnel, social et culturel qu il se livre, porté par l espoir de trouver, enfin, sa place.Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d un homme et le portrait d une certaine France, à la périphérie d elle-même.

Voilà bien un univers qui ne me parle pas  ; fille de la campagne je ne me reconnais pas dans le mal être du banlieusard, non revendiqué, qu'est l'écrivain. Et puis ses descriptions ou plutôt ses litanies sans fins, successions de mots en accéléré ne m'ont pas été plaisantes à lire ; même si je l'ai lu assez vite j'ai le sentiment que c'était plus pour en finir que par attirance ou intérêt (d'ailleurs j'ai sauté pas mal de passage). Mais c'est plus une question d'ambiance et de génération que de qualité littéraire j'en conviens.

dimanche 7 octobre 2012

Une Place à Prendre - J.K. Rowling

Une place à prendre

Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie. Attendue de tous, J.K. Rowling revient là où on ne l’attendait pas et signe, avec ce premier roman destiné à un public adulte, une fresque féroce et audacieuse, teintée d’humour noir et mettant en scène les grandes questions de notre temps. 

J'avais hâte de lire ce premier roman pour adultes de J.K. Rowling en dépit du résumé, qui, normalement m'aurait fait fuir.
En fait, malgré un début incertain, j'ai beaucoup aimé ce livre, et je n'ai pas vu passer les 600+ pages. On voit les lieux et les personnages comme si on y était. Beaucoup de critiques se plaignent du pessimisme du livre; je le trouve plutôt réaliste, malheureusement, autant au sujet de la pauvreté dans laquelle vivent certains personnages que par rapport à la nature humaine en général.
 

Les accusées - Charlotte Rogan


À l'été 1914, l'Impératrice Alexandra, un paquebot transatlantique croisant vers New York, fait naufrage suite à une mystérieuse explosion. À son bord se trouve Henry Winter, un riche banquier en voyage de noces avec sa jeune épouse Grâce. Malgré la panique ambiante, Henry parvient à trouver une place à sa femme sur l'une des chaloupes de sauvetage. Elle y rejoint trente-huit autres passagers, bien plus que l'embarcation ne peut en contenir. Pendant vingt et un jours et vingt et une nuits, les rescapés luttent contre les éléments, la faim, la soif et leur pire ennemi : la peur. La chaloupe menace de chavirer à tout moment et les inimitiés ne tardent pas à apparaître. Une évidence se fait jour : pour que certains vivent, d'autres doivent mourir.

Grâce fait partie de ceux qui ont survécu... mais à quel prix ? C'est ce que cherche à savoir le tribunal devant lequel elle comparaît avec deux autres femmes, toutes trois accusées d'avoir tué l'un de leurs compagnons d'infortune. Mais la justice peut-elle vraiment statuer sur ce qui s'est passé entre ces hommes et femmes confrontés à une mort imminente ?

Sublime et dérangeant. Les Accusées explore les limites de la morale humaine.

 Habile, l'auteure joue à merveille de l'ambiguïté de son héroïne, sainte-­nitouche qui plaide sa cause pour mieux enfoncer les autres. Presque aussi amorale que Barbey d'Aurevilly, Charlotte Rogan va jusqu'à transformer son naufrage en expérience libératrice. Diabolique. (François Lestavel - Paris-Match, septembre 2012 ) 
Je pourrais reprendre cette critique à mon compte  tant elle exprime mon ressentit à la lecture de ce récit bien maîtrisé ; celui-ci commence dans une certaine confusion (normal lors d'un naufrage!) mais plus il avance et plus il nous captive. Une analyse de l'âme humaine (de sa perversité?) sans concession mais surtout très fine.