lundi 26 mars 2012

Le Rêve du Village des Ding - Yan Lianke

Sous les rayons du soleil couchant, la plaine du Henan est rouge, rouge comme le sang. Ce sang que vendent les habitants du Village des Ding pour connaître une vie meilleure. Mais, quelques années plus tard, atteints de " la fièvre ", ils se flétrissent et quittent ce monde, emportés par le vent d'automne comme des feuilles mortes. Seul le fils du vieux Ding, qui a bâti sa fortune sur la collecte du sang, continue de s'enrichir en vendant des cercueils et en organisant des " mariages dans l'au-delà " pour unir ceux que la mort a séparés. Le Rêve du Village des Ding est un roman bouleversant. Bouleversant par la tragédie qu'il raconte, bouleversant parce qu'il n'est que la fiction d'une réalité plus terrible encore. C'est l'histoire de centaines de milliers de paysans du Henan contaminés par le sida que l'auteur évoque dans ce roman d'une émotion poignante, traversé de rêves et de prémonitions. " Colère et passion sont l'âme de mon travail ", dit Yan Lianke. Son livre est interdit en Chine et l'auteur privé de parole.

J'ai commencé ce livre sans vraiment regarder le résumé (promotion Amazon pour Kindle). C'était d'autant plus surprenant! Et cela, dès la première page...
Le roman raconte l'histoire d'un village (parmi tant d'autres semblables) et d'une famille, déchirée lorsque l'un des deux frères grimpe au niveau du Parti Communiste, alors que son frère est infecté par le SIDA et en meurt. Le narrateur est le jeune fils, mort empoisonné, d'un des frères; le style est touchant. Le roman raconte l'histoire absurde et terrible de la vie et de la mort d'une communauté entière, illustrant  l'absurdité d'un évenement collectif dans cette Chine Communiste-Capitaliste.

66° Nord - Michael Ridpath

Islande, janvier 2009. Des manifestations contre la crise financière éclatent à Reykjavik. Un groupe de protestataires font connaissance, s'échauffent, s'enivrent et finissent par tuer un banquier, accidentellement... Huit mois plus tard, un autre directeur de banque est assassiné. Et si des extrémistes avaient décidé d'éliminer les responsables de la crise ? Pour déjouer le complot, la police compte sur un homme : Magnûs Jonson, inspecteur américain d'origine islandaise. Mais, à force de parcourir la lande à la recherche des coupables, Magnûs va voir ressurgir les terribles drames de son propre passé... Dans l'atmosphère envoûtante de l'Islande, un polar au coeur de l'actualité, qui mêle scandales financiers et secrets de famille, légendes nordiques et problèmes modernes, pour nous faire frissonner d'effroi. 

Encore l'Islande..... J'ai bien aimé ce livre, même avec son intrigue sur fond 'économique'. On suit les deux histoires - l'une internationale, l'autre personnelle- tout au long du roman sans perdre l'intérêt. Le thème aborde la colère, l'impuissance, la crainte et l'avidité malsaine de richesses... Encore et toujours...

La Voix - Arnaldur Indridason

Mauvaise publicité pour l'hôtel de luxe envahi par les touristes ! Le pantalon sur les chevilles, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un sordide cagibi juste avant le traditionnel goûter d'enfants. La direction impose la discrétion, mais le commissaire Erlendur Sveinsson ne l'entend pas de cette oreille. Déprimé, assailli par des souvenirs d'enfance douloureux, il s'installe dans l'hôtel et en fouille obstinément les moindres recoins...

Un livre assez claustrophobe- l'action se situe presque exclusivement à l'intérieur de l'hôtel. Du coup, ce troisième livre dans la série avec l'inspecteur Erlendur perd un peu de son charme pour moi. On ne voyage plus à travers les paysages islandais si étrange mais beau. L'histoire devient également plus banal- un bon polar peut-être, mais sans l'attrait des autres romans avec leurs évasions et coutumes de l'Islande.

samedi 24 mars 2012

En un monde parfait - Laura Kasischke


Jiselle, la trentaine et toujours célibataire, croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote, veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement inespérée qu'elle accepte aussitôt, abandonnant sa vie d'hôtesse de l'air pour celle, plus paisible croit-elle, de femme au foyer. C'est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les États-Unis, leur donnant des allures de pays en guerre. L'existence de Jiselle prend alors un tour dramatique...

Je dois dire merci à François Busnel et à son émission La grande librairie pour cette découverte ; ce livre, qui débute plutôt comme un roman à l'eau de rose, mais finit par nous envouter. L'héroïne, la naïve Jiselle, va au fil de l'histoire et des drames montrer toute sa force et un sacré tempérament. Ce livre pose beaucoup de questions sur ce que nous ferions et deviendrons si notre quotidien était bouleversé comme dans le roman. Les personnages sont décrit avec une grande finesse.
J'ai lu que L Kasischke était parfois comparée à Joyce Carol Oates et c'est vrai que cela peut faire penser à son univers dur mais plein de sensibilité, auquel L. Kasischke rajoute l'étrangeté.
Je vous le recommande...

samedi 10 mars 2012

Dans la ville des veuves intrépides - James Canon


Depuis le jour où les guérilleros ont débarqué et réquisitionné tous les hommes du village de Mariquita, les femmes sont livrées à elles-mêmes. Qu’à cela ne tienne ! Les ménagères soumises, les épouses dociles vont instaurer un nouvel ordre social. Ainsi, les très moustachues soeurs Morales décident de remédier à leur condition de célibataires frustrées en créant un bordel ambulant ; Francisca, la veuve d’un grippe-sou notoire, mène la grande vie après avoir découvert le magot de son mari. Et puis, il y a la tenace Rosalba, auto-proclamée maire, et le padre Rafael, seul rescapé de la gent masculine, volontaire pour assurer la procréation de la nouvelle génération... Baroque, éblouissante de fantaisie, la chronique tragico-burlesque d’une bourgade perdue au fin fond de la Colombie.

Cela fait 2 mois je crois que je tente de terminer ce livre, et finalement je laisse tomber ; malgré quelques moments de lecture agréables, intenses et drôles, je trouve que c'est décousu ; on se perd dans l'histoire et les intermèdes sur la guérilla n'aident certainement pas à la compréhension. Dommage!