dimanche 15 janvier 2012

La couleur des sentiments - Kathryn Stockett

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture. 

J'ai bien aimé lire ce livre et j'y ai retrouvé l'ambiance du film qui en a été tiré. Les sentiments des uns et des autres ne sont pas aussi tranchés que l'on pourrait le croire et les gens, blancs comme noirs, sont surtout coincés par les statuts de leurs communautés respectives à une période difficile pour la ségrégation raciale dans le Mississipi.Il a au moins le mérite de démontrer la difficulté à faire évoluer les mentalités, sujet toujours actuel.

lundi 9 janvier 2012

La femme en vert - Arnaldur Indridason

Dans une banlieue de Reykjavik, au cours d'une fête d'anniversaire, un bébé mâchouille un objet qui se révèle être un os humain. Le commissaire Erlendur et son équipe arrivent et découvrent sur un chantier un squelette enterré là, soixante ans auparavant. Cette même nuit, Eva, la fille d'Erlendur, appelle son père au secours sans avoir le temps de lui dire où elle est. Il la retrouve à grand-peine dans le coma et enceinte. Erlendur va tous les jours à l'hôpital rendre visite à sa fille inconsciente et, sur les conseils du médecin, lui parle, il lui raconte son enfance de petit paysan et la raison de son horreur des disparitions. L'enquête nous est livrée en pointillé dans un magnifique récit, violent et émouvant. Une femme victime d'un mari cruel qui la bat, menace ses enfants et la pousse à bout. Un Indridason grand cru! Ce roman a reçu le Prix Clé de Verre 2003 du roman noir scandinave et le Prix CWA Gold Dagger 2005 (Grande-Bretagne).

L'expansion de Reykjavík, un paysage perdu, les personnes 'disparues' lors de tempêtes de neige, des familles dysfonctionnelles..... 
Ce roman traite deux histoires parallèles- l'une qui commence à nos jours avec la découverte d'un corps enterré, l'autre beaucoup plus ancienne..... et dont il reste peu de témoins. Le côté 'policier' est présent, mais pas (pour moi) au premier plan; c'est plutôt l'histoire du passé qui l'emporte, une histoire racontée d'une main de maître au fil des pages. Les deux histoires se tissent avec équilibre.
J'adore l'ambiance islandaise, très particulière.

dimanche 8 janvier 2012

Le bonhomme de neige - Jo Nesbo

Oslo, novembre 2004, la première neige tombe sur la ville. Dans le jardin familial des Becker, un bonhomme de neige fait irruption, comme sorti de nulle part. Le jeune fils remarque qu'il est tourné vers la maison et que ses grands yeux noirs regardent fixement leurs fenêtres. Dans la nuit, Birte, la mère, disparaît, laissant pour seule trace son écharpe rose, retrouvée autour du cou du bonhomme de neige. Dans le même temps, l'inspecteur Harry Hole reçoit une lettre signée "le bonhomme de neige" qui lui annonce d'autres victimes. Plongeant son nez dans les dossiers de la police, Harry met en lumière une vague de disparitions parmi les femmes mariées et mères de famille de Norvège. Toutes n'ont plus donné signe de vie le jour de la première neige. D'une sobriété étonnante, Harry Hole va se retrouver confronté, pour la première fois de sa carrière, à un tueur en série agissant sur le territoire norvégien et qui le conduira jusqu'au gouffre de sa folie.

Ce polar me laisse une impression bizarre : l'intrigue est intéressante (malgré tout j'ai deviné qui était l'assassin dès le départ!) mais le style d'écriture est déroutant voir incompréhensible parfois ; je n'ai tout simplement pas toujours compris certaines phrases et je trouve qu'il y a quelques longueurs aussi.... Mais cela se passe en Norvège et j'aime bien l'ambiance des pays scandinaves (encore une envie de voyage à assouvir...)

mercredi 4 janvier 2012

La cité des jarres - Arnaldur Indridason



« C’est difficile d’imaginer des enquêtes intéressantes dans un pays où rien n’arrive », prétend Arnaldur Indridason. Et voilà pourquoi le meurtre qui inaugure son premier roman traduit en France est considéré par ses enquêteurs comme une affaire « typiquement islandaise ». Comprendre : d’une banalité affligeante. Une histoire de vol qui tourne mal ou un crime de rôdeur. Sauf que pas du tout. Heureusement pour le lecteur, l’affaire s’avère nettement plus complexe et sordide au fil du travail des limiers de Reyjavik, au premier rang desquels l’inspecteur Erlendur, héros des polars d’Indridason. Un flic meurtri dans sa vie privée mais au flair infaillible, une société à l’apparence lisse mais ravagée de l’intérieur, un dossier qui oblige tous les protagonistes à plonger dans un passé sombre, les ingrédients ne sont pas vraiment nouveaux. Si l’on ajoute à cette sauce une écriture d’une platitude parfois réfrigérante, on pourrait classer cette Cité des Jarres en dessous du niveau de la banquise des romans nordiques qui dérivent depuis quelques temps en masse vers nos lattitudes. Pourtant, Indridason parvient tout doucement à imposer une réelle tension, une petite musique qui finit par vriller les tympans au fur et à mesure que son inspecteur fouille et exhibe de vilains secrets familiaux. Cet acharnement l’air de rien à mettre à jour la violence qui bout sous la glace emporte la conviction, et on se félicite de l’apparition surprise de cet auteur qui connaît de plus un très bon accueil des lecteurs hexagonaux. A suivre donc avec attention.

Une histoire bien construite, qui passe par un meurtre à l'apparence banal, la photo d'une tombe de petite fille, une maladie génétique rare et la banque de donnée génétique islandaise. Le tout sur fond de crimes apparemment oubliés, vieux de 40 ans qui refont surface.
Je ne sais pas pourquoi les policiers romanesques sont toujours seuls, tristes, depressifs, d'un certain âge avec surcharge pondérale et les problèmes associés, mais c'est aussi le cas d'Erlendur. Malgré cela, il reste assez sympathique.

Horreur Boréale - Asa Larsson


Une ferveur religieuse sans précédent s'est emparée de la petite ville minière de Kiruna, en Laponie, depuis que le charismatique Viktor Strandgârd, le Pèlerin du Paradis, a survécu à un terrible accident et est revenu d'entre les morts. Pourtant, un matin, il est retrouvé sauvagement assassiné et mutilé dans l'église de la Force originelle où il officiait. Sanna, la fragile soeur de Viktor, demande à son amie d'enfance, Rebecka Martinsson, avocate fiscaliste à Stockholm, de venir la soutenir et l'aider à échapper aux soupçons de la police. Rebecka, aux prises avec son passé et menacée par les disciples de cette communauté religieuse qu'elle a fuie, doit prouver l'innocence de Sanna au nom d'une amitié depuis longtemps brisée...

Biographie de l'auteur

Asa Larsson est née à Kiruna en 1966. Juriste de formation, elle a travaillé à l’Office national des impôts. Avec cette première enquête de Rebecka Martinsson, récompensée par le prix du premier roman policier suédois en 2003, elle a fait une entrée fracassante en littérature. Trois autres enquêtes, qui ne sont pas traduites en français, ont été publiées.

Un livre qui se lit vite même si j'ai trouvé le thématique 'réligion' un peu ennuyeux. Kiruna est le seul endroit que j'ai visité en Suède, et cela a ajouté à son intérêt pour moi. Les descriptions du paysage et de la vie lapones ajoutent à l'isolement et l'étrangeté de l'histoire.