samedi 5 septembre 2015

L'insigne du boîteux - Thierry Berlanda



Un assassin, qui se fait appeler le Prince, exécute des mères de famille sous les yeux horrifiés de leurs jeunes fils âgés de 7 ans. Opérant à l’arme blanche avec une rare sauvagerie, le meurtrier taille ses victimes en lanières. Telle est la punition qu’il inflige. Mais qui punit-il ? Et de quoi ?

Pour répondre à ces deux questions fondamentales, le commandant Falier s’adjoint les services du professeur Bareuil, spécialiste des crimes rituels, « retraité » de la Sorbonne, et de Jeanne Lumet, qui fut sa plus brillante élève. Or la jeune femme est mère d’un petit garçon de 7 ans. Détail qui n’échappera sans doute pas au Prince...


Un très bon polar français. On tremble pour l'héroïne tout au long du livre et l'identité du meurtrier n'ait jamais acquise.

La dame de beauté - Jeanne Bourin


Agnès Sorel fut la première maîtresse royale reconnue officiellement, affichée, comblée de titres et de biens. Elle s'identifia si parfaitement au siècle charnière qui a été le sien qu'elle en reflète le double aspect. Médiévale par la gaieté et la foi, déjà moderne par le goût du confort et les besoins matériels. Fille d'honneur d'Isabelle de Lorraine, duchesse d'Anjou, Agnès a vingt et un ans lorsqu'elle rencontre, à Toulouse, Charles VII qui, lui, a quarante ans. La beauté d'Agnès fit de lui un amant subjugué, le transfigurant : de terne, inquiet, défiant, malchanceux, il devint joyeux, hardi, plein d'allant, habile. Avec ce talent reconnu par tous, ce sont des amours rayonnantes que nous fait vivre ici Jeanne Bourin, l'auteur de La Chambre des dames. Des amours qui sont aussi de l'Histoire. Agnès Sorel fut appelée " damoiselle de Beauté " tant parce qu'elle était tenue pour la plus belle du monde que parce que le roi lui avait donné à vie la maison de Beauté-lès-Paris. 

Un roman historique et sentimental qui se lit bien et facilement. J'ai malgré tout appris pas mal de chose et notamment l'existence de cette "favorite". Mais aussi que l'on ne peut vaincre ses sentiments, ni y résister et que l'on ne peut parfois qu'accepter son destin.

Toute la lumière que nous ne pouvons voir - Anthony Doerr



Véritable phénomène d édition aux États-Unis, le roman d Anthony Doerr possède la puissance et le souffle des chefs-d uvre. Magnifiquement écrit, captivant de bout en bout, il nous entraîne du Paris de l Occupation à l effervescence de la Libération, dans le sillage de deux héros dont la guerre va bouleverser l existence : Marie-Laure, une jeune aveugle, réfugiée avec son père à Saint-Malo, et Werner, un orphelin, véritable génie des transmissions électromagnétiques, dont les talents sont exploités par la Wehrmacht pour briser la Résistance. En entrecroisant le destin de ces deux personnages, ennemis malgré eux, dans le décor crépusculaire d une ville pilonnée par les bombes, Doerr offre un roman soigneusement documenté et une fresque d une beauté envoûtante.
Bien plus qu un roman de guerre, Toute la lumière que nous ne pouvons voir est une réflexion profonde sur le destin, le choix et l humanité. 

Ce qui fait la grandeur de ce livre n'est pas tant, à mon sens, l'écriture, ni l'histoire mais la réflexion à laquelle il nous conduit sur le destin et surtout la manipulation des esprits !