samedi 30 novembre 2013

Barbacane - Régis Bégué



Roman de suspense, Barbacane nous fait revivre les années 80 dans un sud-ouest rural où le jeune Stéphane vit mal sa séparation avec Marie, si attirante que tous les autres garçons la convoitent. Mis au ban de son propre village par ses habitants, Stéphane est exclu de la fête. Pour oublier, il boit. Trop.
Sa vie va alors basculer. 

Acheté à la lecture des commentaires sur Amazon, ce livre est décevant. C'est un polar-terroir mal écrit. Dommage car l'idée de  l'intrigue était bien mais l'écriture ne suit pas et la 2e partie est assez incompréhensible.

dimanche 17 novembre 2013

L'homme de Washington - Alexandre Malafaye



Il y a quatre ans, elle a fait élire un inconnu,le premier Président noir des États-Unis.Connaissez-vous Johanna Bay ?Une héroïne au coeur des jeux de pouvoir planétaires.

 Un livre de géopolitique fiction? En tout cas le thème est original, bien écrit, le suspens omniprésent.

Montedidio - Erri De Luca


Il est une colline sur les hauteurs de Naples qui domine une partie de la cité : Montedidio. Un quartier populaire partagé de ruelles étroites, théâtre du dernier opus d'Erri de Luca, décor de son récit initiatique. Le narrateur a tout juste treize ans quand il quitte l'école pour entrer chez Mast'Errico, comme apprenti menuisier. C'est une maigre paie qui s'ajoute le samedi dans cette humble famille de dockers. Dans cette même boutique de menuiserie travaille don Rafaniello, un vieil homme juif bossu, cordonnier exceptionnel, rejeté sur les rives napolitaines dans la tourmente de la dernière guerre. En même temps que le narrateur vit son premier amour avec la jeune Maria, sa voisine, et se noue une amitié forte avec le cordonnier. Montedidio est ainsi constitué de tableaux successifs, de coups de projecteur sur un quotidien émaillé d'expressions et de traditions napolitaines. Et c'est justement dans ce quotidien, entre la boutique, le rabot, le lancer de boomerang, les premiers émois sexuels et les discours du vieux sage, dans les creux de ces épisodes parfois anodins, que le narrateur fait l'épreuve de la vie, de la vie et de la mort. 

Un très beau livre, simple, touchant. La naïveté du héros confrontée à la découverte de l'amour, l'amitié, la mort. Le passage de l'enfance à la vie adulte raconté par le principal protagoniste de façon presque poétique. 

samedi 9 novembre 2013

Une poignée de gens - Anne Wiazemsky

'Un paysan appelé Vania poussait une barque. Des enfants l'entouraient. Il est mort d'un arrêt du cœur, là, quelque part dans l'herbe. Les enfants ont grandi en exil, sous d'autres nationalités. Ils sont devenus français, anglais, américains. La plupart ne sont jamais revenus en Russie.'

Un très beau et court texte sur la révolution russe vue à travers la vie d'une famille d'aristocrates; un monde d'avant la grande guerre, un monde disparu. Malgré la guerre, les bouleversements qui s'annoncent et les évènements dramatiques, les protagonistes font preuve de dignité et de tendresse.


lundi 4 novembre 2013

Les gens heureux lisent et boivent du café - Agnès Martin-Lugand


" Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier. [...] J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux. "


Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l'existence. C'est peut-être en foulant la terre d'Irlande, où elle s'exile, qu'elle apercevra la lumière au bout du tunnel.

 La première partie de ce livre décrit de manière admirable et juste l'état d'esprit et les sentiments de Diane ; mais ensuite cela tourne au roman de gare bobo et devient lassant. Dommage.

Ce cher Dexter - Jeff Lindsay



Il est lui-même serial-killer quand il ne s'emploie pas à les traquer. Lui, c'est Dexter, expert au service médico-légal de Miami. Un homme tout à fait moral : il ne tue que ceux qui le méritent. Mais aussi très méticuleux : il efface toute trace de sang après avoir découpé les corps... Un jour, il est appelé sur les lieux d'un crime perpétré selon des méthodes très semblables aux siennes. Dexter aurait-il rencontré son alter ego ? Ou serait-ce lui qui... Impossible...

Un tueur en série sociopathe et sélectif : en effet il ne tue que ceux qui le mérite! On en arrive à l'apprécier ce qui est un comble et assez dérangeant. Beaucoup de suspense mais malgré tout je reste mesurée car je n'ai que moyennement appréciée cette lecture qui m'ennuyait presque.

mardi 29 octobre 2013

Le talisman - Xin Wu Liu


Une histoire émouvante qui se passe dans la Cité interdite, écrite par Liu Xin Wu, le grand écrivain mondialement connu, et qui se veut aussi un moyen d'apprentissage du chinois.

Autant le dire tout de suite je n'ai pas été touchée par cet opuscule! Il y avait pourtant longtemps que j'avais prévu cette lecture, mais le style ne m'a pas convaincu et je me suis souvent perdue dans l'histoire.

jeudi 24 octobre 2013

zulu - Caryl Férey




Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait... Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d'Afrique, bat tous les records.
Les choses s'enveniment lorsqu'on retrouve la fille d'un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l'agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale... 

J'avais bien aimé "Mapuche" du même auteur  et j'ai plongé avec bonheur dans cette histoire : du suspens, de l'action, le tout bien écrit. Ambiance toujours aussi dure, au point parfois d'avoir du mal à continuer sa lecture, mais toujours captivant et bien documenté.

mardi 15 octobre 2013

Une demoiselle comme il faut - Barbara Pym


 Ianthe, bientôt trente ans, séduisante, intelligente et élégante, n'a toujours pas trouvé de mari. Quand un jeune homme s'intéresse enfin à elle, les demandes en mariages s'enchaînent subitement. De son côté, Pénélope, jeune beatnik au visage préraphaélite, attend désespérément l'âme sœur. Quant aux voisins, ils papotent et traficotent, entre ventes de charité et voyage à Rome. C'est dans la banlieue nord de Londres que l'auteur situe sa cohorte de personnages aussi curieux qu'attachants : pasteurs, vicaires, vieilles filles, fonctionnaires, tous dépeints avec tendresse et ironie. " Barbara Pym n'ignore pas que les hommes ne cherchent qu'une chose et les femmes une autre. Mais après tout, le thé aussi est divisé : thé de Chine ou thé des Indes, avec ou sans lait, avec ou sans sucre. Et tout cela a exactement la même importance. "

Une vieille fille anglaise, sa paroisse, ses inévitables kermesses, cela peut paraître désuet mais j'aime bien! Un retour à l'univers  de Barbara Pym de temps en temps cela ne peut pas nuire!!

samedi 12 octobre 2013

Cherchez la femme - Alice Ferney






Étude de caractère, portrait minutieux, autopsie exhaustive d’un mari égocentrique et d’une épouse qui veut franchir les turbulences, le nouveau roman d’Alice Ferney passe au tamis d’une écriture indiscrète et addictive les heurs et malheurs de la biosphère conjugale.

Je suis passée par différentes phases en lisant ce livre : tour à tour il me plaisait et me déplaisait! Il y a tout de même beaucoup de longueurs même si on se retrouve tous à un certain moment dans les personnages de ce livre et surtout dans leurs sentiments. Il me tardait d'en finir à la fois pour savoir où voulait m'emmener l'auteure mais aussi (surtout?) pour terminer cette lecture qui devenait fastidieuse. Néanmoins certains traits de caractère des personnages sont très réalistes...



jeudi 26 septembre 2013

Les âmes rivales - René Manzor

La fillette de treize ans qui se présente au père Arthur, lui fait une confession bien étrange. Un certain Jahal, incarnation du Mal, la poursuivrait. Elle seule serait apte à le voir, à le sentir. Plus, elle serait liée à lui par cette alliance en os sculpté. Une union terrifiante et exclusive avec cet être désincarné. Car Jahal ne supporte aucune autre présence aimante auprès d'elle. Or il existerait une autre âme soeur, une âme rivale, lui aurait-il confié. Un concurrent que d'existence en existence, il s'emploierait à rechercher et à systématiquement éliminer.

Touché par Cassandre, le prêtre n'accorde toutefois que peu de crédit à ses propos. Un ami imaginaire sans doute, ce Jahal. Une élucubration de son esprit trop fertile à cet âge.

Et de la renvoyer gentiment tandis qu'elle sollicitait l'absolution.

Se le pardonnera t-il un jour?

Vingt ans plus tard, Cassandre défraie l'actualité pour avoir tenté d'assassiner son mari, le député charismatique Thomas Wells. Un acte incompréhensible de prime abord de la part de cette femme aimante. L'avocat Matt Collins prend cette affaire très à coeur. Il entend bien délivrer sa cliente. Et pas de sa seule cellule, mais aussi et surtout d'une incarcération plus terrible : cette prison mentale qui est sienne depuis toujours et dont le geôlier est un certain Jahal...


Même si l'ésotérisme n'est pas ma tasse de thé, j'ai bien aimé la première partie de ce livre : suspens, écriture fluide, intrigue originale, tout y était bien ; mais j'ai trouvé que dans la 2e partie on tombait un peu trop dans le mélo, et que l'auteur emporté par son élan, avait voulu trop en faire. Malgré tout, un des grands mérites du livre est d'aborder la réincarnation, tant du point de vue du bien que du mal.

samedi 14 septembre 2013

Man - Kim Thuy



«Maman et moi, nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j’ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cœur.» 

 On glisse littéralement sur les mots, telle est l'impression que me laisse ce livre ; je ne peux que reprendre les termes des critiques, sobre, pudique, délicat, écriture légère, juste. Une lecture réjouissante que je recommande avec force.

dimanche 8 septembre 2013

L'embellie - Audur Ava Olafsdottir




C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande.

En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.

Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante, entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les péripéties de la vie et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus.
Auður Ava Ólafsdóttir est née en 1958 à Reykjavik. Il y a chez cette grande romancière islandaise – dont on garde en mémoire le merveilleux Rosa candida – un tel emportement rieur, une telle drôlerie des situations comme des pensées qui s’y attachent, que l’on cède volontiers à son humour fantasque, d’une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime.

 J'avais déjà adoré "Rosa candida" et ma bonne impression est confirmée avec "Embellie"! J'aime cette auteure pour ses ambiances islandaises et son humour décalé, son style d'écriture à la fois sobre et sincère, ses vies baroques et ses personnages si attachants. J'attends avec impatience le prochain...

vendredi 6 septembre 2013

Le trou est habité - Marie-Pierre Losfeld


Ce texte court, ramassé, rédigé dans un style abrupt, sans fioritures ni concessions, est le quatrième roman de Marie-Pierre Losfeld. L'auteur y explore les souffrances de nos semblables, nos souffrances, que l'on se définisse ou non comme un " écorché ". Marie-Pierre Losfeld fait mouche, parvenant dès les premières pages à traiter de manière à la fois personnelle et originale un sujet pourtant banal : le destin d'une femme d'une quarantaine d'années, mère de trois enfants, quittée par son mari et qui a du mal à trouver de nouveaux repères. L'héroïne du roman exprime son impuissance dans le cri, dans la rage, dans la souffrance, parvenant cependant peu à peu à nouer de nouveaux liens avec un amant qui se révèle vite aussi " paumé " qu'elle l'est elle-même. Alors elle conjure ses peurs, nos peurs, devant tout ce que la vie peut faire advenir, évoluant " entre les trous ", que ces derniers soient ou non habités.

 Texte court en effet en ce qui me concerne : je n'ai réussi à lire que 3 pages! D'accord je les ai lues 3 fois mais sans résultats probants! Un livre qui m'est tombé des mains!

Entre dieu et moi, c'est fini ; Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini ; La fin n'est que le début - Katarina Mazetti

Linnea a quinze ans, plein de complexes et pas mal de questions qui lui trottent dans la tête. La seule qui la comprenait, c’était Pia, sa meilleure amie, son amie pour la vie… enfin, pour cent vingt jours, “sans compter les week-ends”, Linnea a fait le calcul une fois. Depuis que Pia est morte.

Une trilogie pour ado qui ne m'a pas convaincue ; j'ai eu du mal à retrouver le style du "mec de la tombe d'à côté"! Mais cela se lit bien et on retrouve par moment l'humour décapant de K Mazetti.



samedi 31 août 2013

Ouest - François Vallejo

On a du mal à croire que deux images, aussi bien que deux personnes, pourraient se rencontrer et produire un drôle de mélange, peut-être même une explosion.
Vous recevez un jour de votre famille quelques photos vraiment anciennes, de ce noir et blanc pâli, plutôt floues. Vous y jetez un oeil négligent ou amusé, vos petits ancêtres, rien de plus.
L'une d'entre elles, tout de même, vous intrigue un peu, pas longtemps : une scène champêtre, un type imposant armé d'un fusil, accompagné d'un chien noir tout en muscles, dressé sur ses pattes.
Vous vous dites : c'est curieux que trois ou quatre générations aient tenu à conserver et à transmettre une photo si manifestement ratée ; personnage mal centré ; en déséquilibre : son chien l'a empêché de prendre la pose attendue. Et c'est tout.
Ce n'est pas tout. Le lendemain, un matin du printemps 2004, vous longez un kiosque à journaux et vous apercevez à l'affichage, vous croyez apercevoir... enfin, vous l'apercevez, oui ou non ? C'est elle, votre photo familiale, là, partout.
Vous vous dites : impossible, stupide. Vous prenez les journaux, vous vous y plongez. Si ce n'est pas votre photo, elle lui ressemble beaucoup. Au moins, c'est exactement le même chien, la même posture, les mêmes muscles saillants, le même museau noir, pointu et tendu. Tendu vers quoi ? Vers un prisonnier nu et terrorisé. Vous êtes tombé sur les premiers clichés publiés de la prison d'Abou Ghraib.
Vous pourriez en rester là : un chien ressemble à un autre chien. Mais quelque chose vous pousse à reprendre votre petit carton photographique, vieux de plus d'un siècle, pour comparer, juste pour comparer. Cela vous amuse, d'abord : les deux bêtes sont vraiment superposables, même gabarit, même allure de bâtard puissant, saisies dans le même mouvement, cette férocité identique dans la mâchoire et l'oeil. 

Je ne me rappelle plus pourquoi j'ai acheté ce livre, quelle critique m'a inspirée mais en fin de compte j'ai mis du temps à lire. Je ne sais qu'en penser au final. L'atmosphère étrange, dérangeante, pernicieuse mais bien retranscrite m'a déstabilisée, et donc, a finalement atteint son but je suppose. Malgré tout cela ne restera pas un grand moment de lecture pour moi.

vendredi 9 août 2013

La première chose qu'on regarde - Grégoire Delacourt

Après le triomphe de "La liste de mes envies", Grégoire Delacourt publie "La première chose qu'on regarde", un roman qui nous interroge en profondeur sur notre superficialité...

Après la  "Liste de mes envies " que j'avais bien aimée, je sors déçue de ce 2e ouvrage de G Delacourt ; il manque peut-être la légèreté et la fraîcheur du premier mais il y a surtout une petite note de niaiserie assez indigeste. Je me suis forcée à le terminer mais ce fut un peu ardu.

samedi 3 août 2013

Le club des incorrigibles optimistes - Jean-Michel Guenassia


Michel Marini avait douze ans en 1959, à l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres, qui avaient traversé le Rideau de Fer pour sauver leur peau, abandonnant leurs amours, leur famille, trahissant leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes. Il manifeste un naturel épatant pour développer une dispute à table, nous faire partager les discussions entre un Russe communiste et un Hongrois anti-stalinien.

 J'ai bien aimé ce livre même si j'ai mis beaucoup de temps à le lire (mais ceci n'est pas directement lié au livre..). Il nous plonge dans les années 60, la guerre d'Algérie, les réfugiés politiques des pays de l'Est et l'avant mai 68. Le jeune Michel apprend l'amitié, l'amour, la séparation, la mort et évoque la politique de l'époque à travers son regard naïf. Un roman fleuve  qui nous emporte!

dimanche 16 juin 2013

La Souris Bleue - Kate Atkinson



Un détective privé enquête à Cambridge sur des affaires criminelles qui n'ont jamais été éclaircies. Il doit remonter à des événements du passé, souvent très lointains, pour suivre les traces de la mystérieuse " Souris Bleue ". Les intrigues sont situées dans des milieux sociaux très divers, allant de la classe ouvrière à la gentry. Les drames les plus poignants alternent avec les épisodes désopilants. On retrouve le regard caustique de Kate Atkinson sur notre monde moderne, la télévision et la " néfaste food ", entre autres. Anticipations et retours en arrière tiennent le lecteur en haleine. Les maux de notre société, l'amour parental avec ses excès et ses carences sont dépeints avec une étonnante âpreté de ton.

Parfois les déscriptions françaises des livres que j'ai lu en anglais me surprennent (regard culturel différent?). Il s'agit bien de 3 mystères non résolues, mais le reste du résumé ne me semble pas être les choses dont on retient en premier lieu...  A lire pour former votre propre avis? Des histoires anciennes à priori distinctes, mais avec des fonds de tristesse, regret, manque mais aussi parfois espoir. Le côté 'policier', bien qu'omniprésent, n'est pas le seule aspect du roman.


Dans les coulisses du musée - Kate Atkinson



Dès l'instant précis de sa conception, une nuit de 1951, la petite Ruby Lennox a commencé à voir, à comprendre, à sentir. En particulier, elle sait qu'on se serait bien passé d'elle... Et la voilà qui entreprend de nous raconter, avec un humour et une lucidité féroces, dévastateurs, son histoire, celle de ses parents George et Bunty, petits boutiquiers d'York, de ses soeurs, de toute une famille anglaise moyenne - mais assurément pas ordinaire. Mieux encore : Ruby remonte dans le passé. Si bien qu'à l'Angleterre des années cinquante et soixante se mêlent les images de tout le siècle, de deux guerres mondiales qui ont bouleversé des destinées. Dès sa parution en Angleterre, ce premier roman de Kate Atkinson a été salué comme un chef-d'oeuvre, pour la subtilité de sa construction, la verve irrésistible de son écriture. Il a obtenu le prix Whitbread 1996, battant au dernier tour Salman Rushdie. En France, la rédaction de Lire l'a élu meilleur livre de l'année.

Facile à lire, j'ai bien aimé la façon dont l'histoire se tisse avec des retours dans le passé. 

Life After Life - Kate Atkinson



Une petite fille, Ursula Todd, naît en hiver 1910. Malheureusement, le médecin - bloqué par une tempête de neige - n'arrive pas assez vite au chevet de la mère et le bébé meurt..... 
Une petite fille, Ursula Todd, naît en hiver 1910. Le médecin arrive juste avant la fermeture de la route provoquée par une tempête de neige...

Des scénarios qui se croisent et s'entrecroisent.
Des fois, j'avais du mal à 'recommencer', mais j'avais aussi envie d'aller plus loin.
Un livre que je ne vois pas en français pour le moment, mais cela ne devrait pas tarder?

mercredi 5 juin 2013

Les débutantes - J. Courtney Sullivan

"Au début de leur deuxième année, Bree, Celia, April et Sally avaient quitté leurs chambres de bonnes et emménagé à l'étage principal, mais elles étaient toujours voisines. Elles laissaient leurs portes ouvertes pendant la journée et criaient simplement pour se parler. Elles se vautraient sur les divans du salon après le repas du soir, se racontant des ragots et se lisant à voix haute des passages du New Yorker et de Vogue." Quatre amies se rencontrent à l'Université féminine de Smith, campus mythique des Etats-Unis, haut lieu de la culture féministe. C'est le début d'une intense amitié. Le temps, le mariage, la vie d'adulte les sépareront, mais la disparition inexpliquée de l'une d'entre elles finira par les réunir. Face aux déceptions de l'existence, rien n'est plus précieux que les souvenirs et les amies des années de faculté. Bree, Celia, April et Sally vont s'en rendre compte. 

Je suis un peu partagée sur ce livre que j'ai mis beaucoup de temps à lire, mais malgré tout apprécié. Il nous parle de l'amitié, la vraie qui résiste au temps, aux accidents de la vie. Mais j'ai trouvé la première partie longue. Sinon il est d'actualité puisque l'homosexualité féminine y est omniprésente.
 

dimanche 21 avril 2013

Miséricorde - Jussi Adler-Olsen


Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux s'acharnent-ils sur la jeune femme ? Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l'avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d'encres. Mais, faute d'indices, la police avait classé l'affaire. Jusqu'à l'intervention des improbables Carl Morck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d'origine syrienne. Pour eux, pas de cold case ... Couronné par les prix scandinaves les plus prestigieux, de La Clé de Verre aux Golden Laurels des libraires, le thriller de Jussi Adler-Olsen, première enquête de l'inspecteur Morck, est un véritable phénomène d'édition mondial.

Ce livre est plus qu'un (bon) policier : c'est aussi une évocation de la société nordique actuelle mais il nous  montre également les conséquences que peut avoir un acte juvénile et involontaire et que l'on peut payer longtemps pour cela. La recette des écrivains scandinaves qui fait leur succès est ici bien utilisée et cela fonctionne à merveille.

dimanche 14 avril 2013

Les revenants - Laura Kasischke



Une nuit de pleine lune, Shelly est l’unique témoin d’un accident de voiture dont sont victimes deux jeunes gens. Nicole, projetée par le choc, baigne dans son sang, et Craig, blessé et en état de choc, est retrouvé errant dans la campagne. C’est du moins ce qu’on peut lire dans les journaux mais c’est une version que conteste Shelly. Un an après, Craig ne se remet toujours pas. Il ne cesse de voir Nicole partout… Serait-il possible que, trop jeune pour mourir, elle soit revenue ?

Ce livre me laisse un sentiment mitigé : la lecture en est assez ardue car les saynètes s'enchaînent en alternant  les différents protagonistes mais aussi présent et passé. Et puis on a l'impression qu'il ne se passe rien jusqu'à la dernière partie du livre. Néanmoins la société américaine y est vilipendiée pour son art du secret, du déni. Et puis, alors que l'on y évoque la mort, c'est surtout un livre sur la vie comme nous le confirme le chute, même si celle-ci s'est révélée frustrante.
Cette auteure me surprend à chaque fois mais je n'arrive pas à savoir si j'apprécie ses romans...

samedi 23 mars 2013

Heather Mallender a disparu - Robert Goddard


Venue séjourner sur l’île de Rhodes pour se remettre d’un drame personnel, Heather Mallender disparaît brusquement au cours d’une balade en montagne, presque sous les yeux d’Harry Barnett, le gardien de la villa où elle résidait. Soupçonné de l’avoir assassinée, Harry est laissé en liberté, faute de preuves. Ce quinquagénaire alcoolique et désabusé décide alors de mener l’enquête à partir de sa seule piste : les vingt-quatre dernières photos prises par la jeune femme. Cliché après cliché, il va ainsi reconstituer les dernières semaines de sa vie, entre la Grèce et l'Angleterre. Mais plus il apprend de choses sur le passé d’Heather et plus le mystère s'épaissit.

 Le livre est long et nous sommes, comme Harry, souvent décontenancés mais toujours dans l'intrigue tant ce livre est captivant. Le suspense dure jusqu'à la fin et "la" révélation finale est complètement inattendue. Difficile d'interrompre sa lecture une fois le roman commencé. Une belle découverte.

dimanche 17 mars 2013

Rouge Sibérie - Sam Eastland




La Seconde Guerre mondiale a commencé. Alors que les combats font rage en Pologne, l'obsession de Staline pour le trésor disparu de Nicolas Il est ravivée quand un indicateur prétend savoir où est l'homme auquel le tsar avait confié la mission de dissimuler son or. Mais voilà que ce précieux témoin est retrouvé poignardé. Staline convoque alors au Kremlin l'inspecteur Pekkala et lui ordonne de démasquer le meurtrier. Pour accomplir sa mission, Pekkala doit retourner à Borodok, le goulag tristement célèbre où il a séjourné de nombreuses années en tant que prisonnier. Le premier détective de Staline devra s'y faire passer pour un détenu, dans le but d'élucider le mystère... Mais cette mission, qui fait resurgir un passé cauchemardesque, n'est-elle pas celle de trop pour l'ingénieux détective ? Rouge Sibérie est le troisième tome des aventures de Pekkala, le détective le plus attachant depuis Sherlock Holmes. Son auteur, Sam Eastland, vit aux Etats-Unis et en Angleterre.

Le 3ème tôme, acheté à cause d'un offre Kindle, mais qui se lit sans forcément connaître les 2 livres précédents. Un bon moment de lecture, même si cela n'a pas la force d'écrivains de l'époque des goulags (Solzénitsyne...). L'histoire de la Sibérie et la lutte russe est racontée après la fin de l'histoire, ce qui ne fait pas de mal pour découvrir ou réviser dans le contexte du roman.

Chef - Jaspreet Singh




Kirpal Singh, cuisinier à la retraite, a accepté la demande de son ancien employeur, le général Kumar : préparer le repas de noces de sa fille. Un long voyage l'attend, de Delhi aux hauteurs enneigées du Cachemire, qu'il a fui quatorze ans plus tôt... Bercé par le rythme lent du train, Kip se remémore le glacier géant de Siachen, le froid polaire et les vents déchaînés soufflant la discorde sur la frontière indo-pakistanaise. C'est là pourtant qu'il apprit à mêler saveurs et parfums, comme il associe aujourd'hui cuisine, amour, et espoirs passés autour du souvenir d'une femme...

Avec un langage choisi, parfois poétique et dense, on nous raconte non seulement l'histoire d'un homme mais d'un conflit entre deux pays raconté d'un point de vue peu connu. Les odeurs, les saveurs, les couleurs de nourriture sont omnipresents et laissent un souvenir durable, imprimé sur le paysage et l'histoire. A lire pour un moment bercés par la poésie et les couleurs, mais pas si on souhaite de l'action!

Room - Emma Donoghue

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des enfants de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à ses questions. Celle-ci occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il vit seul avec elle dans la même pièce, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais la mère fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec lui. Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle ne peut pas continuer à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir.


Ce livre est un véritable bijou, unique dans son genre. La première partie m'a paru difficile à lire au départ et j'ai compris que c'était  le côté oppressant du livre que je ressentais si fort qu'il me dérangeait. L'originalité de ce récit réside dans le fait que ce soit le petit garçon qui parle et donne sa vision des choses. C'est magistralement écrit. A lire absolument 

PS : C'est la 2e critique de ce livre sur le blog, puisque Kate l'avait déjà lu en anglais en 2011, mais c'est mérité.

lundi 11 mars 2013

La tour d'arsenic - Anne B. Ragde

Une saga familiale fascinante sur trois générations de femmes. Après la trilogie des Neshov et leurs douloureux secrets de famille, Anne B. Ragde continue de mêler et démêler avec brios les destins de ses personnages, et de tenir le lecteur en haleine jusqu'au bout.

Je suis un peu déçue par ce livre et j'ai même dû me forcer pour le terminer ; j'avais adoré la trilogie des Neshov et Zona frigida mais là l'histoire à tiroir de cette famille sur 3 générations de femmes comporte trop de longueurs et trop de noirceur. Reste que c'est un excellent témoignage de la difficulté de la relation mère-fille et de l'amour qui relie grand-mère et petite-fille.

mercredi 6 mars 2013

Une place à prendre - J. K. Rowling

Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancoeurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie.

N'ayant pas lu H Potter, je me suis lancée dans la lecture de ce roman sans préjugé aucun sur l'auteur,  et j'ai été plutôt agréablement surprise. Même s'il y a quelques longueurs ce livre dépeint la société anglaise de façon très réaliste et aborde toutes les questions d'actualités du "comment vivre ensemble", tout cela mâtiné d'humour (noir!)...

dimanche 3 mars 2013

Délivrance - Jusi Adler-Olsen


A Wick, aux confins de l'Ecosse, une bouteille en verre dépoli traine depuis des années sur le rebord d'une fenêtre du commissariat. A l'intérieur, une lettre que personne n a remarquée. Et quand on l'ouvre enfin, personne ne se préoccupe non plus de savoir pourquoi les premiers mots, Au secours, sont écrits en lettres de sang et en danois...
La lettre finit par arriver sur le bureau des affaires classées de Copenhague où l'inspecteur Carl Mørck croit à une mauvaise plaisanterie. Mais quand Carl et ses assistants, Assad et Rose, commencent à déchiffrer le message, ils réalisent qu'il a été écrit par un jeune garçon enlevé avec son frère dans les années 90. Cet SOS serait leur dernier signe de vie. Qui étaient-ils ? Pourquoi leur disparition n'a-t-elle jamais été signalée ? Sont-ils encore en vie ?
Carl et Assad progressent lentement dans l'univers glacé et calculateur du kidnappeur pour découvrir que le monstre est encore en activité.

C'est mon premier livre de cet auteur, mais je vais certainement lire ses précédents ; l'histoire est originale et diabolique au point de me mettre mal à l'aise et pourtant impossible de le lâcher! L'écriture est simple et percutante ; le rythme lent au départ s'accélère au fur et à mesure du déroulement de l'intrigue et arrive le moment où on ne peut plus s'arrêter de lire... 

dimanche 24 février 2013

Celtic on-line - Brigitte Hervé


Comment une rencontre sur le Net entre un Irlandais quinquagénaire, un Français breton exilé à Paris et une jeune Américaine d'origine écossaise donne naissance à une franche amitié autour de la création d'un site commun. Petit à petit, les amis et la famille se prennent au jeu, une intrigue amoureuse se dessine et c'est toute une communauté de Celtes à travers le monde qui se retrouve.

Le point fort de se livre : internet créateur de lien social, de rencontres. L'idée de départ donc est intéressante mais l'histoire se déroule de façon convenue et naïve, limite roman à l'eau de rose! L'on devine ce qui nous attend tout au long du roman, la partie historique est trop envahissante et les personnages manquent de consistance.

L'atelier des miracles - Valérie Tong Cuong

Prof d’histoire-géo mariée à un politicien narcissique, Mariette est au bout du rouleau. Une provocation de trop et elle craque, envoyant valser un élève dans l’escalier. Mariette a franchi la ligne rouge.
Millie, jeune secrétaire intérimaire, vit dans une solitude monacale. Mais un soir, son immeuble brûle. Elle tourne le dos aux flammes se jette dans le vide. Déserteur de l’armée, Monsieur Mike a fait de la rue son foyer. Installé tranquillement sous un porche, il ne s’attendait pas à ce que, ce matin, le « farfadet » et sa bande le passent à tabac.
Au moment où Mariette, Millie et Mike heurtent le mur de leur existence, un homme providentiel surgit et leur tend la main – Jean, qui accueille dans son Atelier les âmes cassées, et dont on dit qu’il fait des miracles.
Mais peut-on vraiment se reconstruire sans affronter ses fantômes ? Avancer en se mentant et en mentant aux autres ? Ensemble, les locataires de l’Atelier vont devoir accepter leur part d’ombre, tandis que le mystérieux Jean tire les ficelles d’un jeu de plus en plus dangereux.

Un roman qui nous ramène au thème de la "résiliance" cher à Boris Cyrulnik, au dépassement de soi, à la remise en question de notre vie... Tous les personnages ont une face sombre, un secret bien enfoui et tous sont attachants  ; et surtout tous vont "renaître" après un évènement dramatique qui fait tout basculer.

dimanche 17 février 2013

Mapuche - Caryl Férey





Jana est Mapuche, fille d un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne.
Rubén Calderon aussi est un rescapé un des rares « subversifs » à être sorti vivant des geôles clandestines de l École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune soeur, durant la dictature militaire. Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la Place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature, et leurs tortionnaires...
Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Puis un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d un travesti, « Luz », qui tapinait sur les docks avec « Paula », la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête au sujet de la disparition d une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d un des hommes d affaires les plus influents du pays. Malgré la politique des Droits de l Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des bourreaux rôdent toujours en Argentine. Eux et l ombre des carabiniers qui ont expulsé la communauté de Jana de leurs terres ancestrales...


Bien qu'il est obtenu le prix du meilleur polar 2012 du magazine Lire, ce n'est pas un "vrai" polar mais plutôt un récit historique sur la dictature en Argentine et les "disparus"! C'est un livre dur, de par le sujet, mais aussi par certains passages aux descriptions minutieuses qui sont difficiles à lire.

mardi 5 février 2013

La Bâtarde d'Istanbul - Shafak Elif









Chez les Kazanci, Turcs d'Istanbul, les femmes sont pimentées, hypocondriaques, aiment l'amour et parlent avec les djinns, tandis que les hommes s'envolent trop tôt pour l'au-delà ou pour l'Amérique. Chez les Tchakhmakhchian, Arméniens émigrés aux États-Unis dans les années 1920, quel que soit le sexe auquel on appartient, on est très attaché à son identité et à ses traditions. Le divorce de Barsam et Rose, puis le remariage de celle-ci avec un Turc nommé Mustafa suscitent l'indignation générale. Quand, à l'âge de vingt et un ans, la fille de Rose et de Barsam, désireuse de comprendre d'où vient son peuple, gagne en secret Istanbul, elle est hébergée par la chaleureuse famille de son beau-père. L'amitié naissante d'Armanoush Tchakhmakhchian et de la jeune Asya Kazanci, la «bâtarde», va faire voler en éclats les secrets les mieux gardés...

Des goûts et des couleurs qui font voyager d'un pas léger. Des personnages assez surréalistes dans un roman où se mélangent l'histoire avec le contemporain. L'appartenance- à un peuple, un pays, une culture, même une famille- est une question primordiale dans un contexte de conflit turco-arménien, passé comme présent.
Un livre que j'ai lu très vite avec grand plaisir.

samedi 26 janvier 2013

La faille souterraine et autres enquêtes - Henning Mankell

Pourquoi Mankell nous offre-t-il un volume des cinq premières enquêtes d’un Wallander tout juste sorti de l’école de police ?
« Beaucoup m’ont posé la question suivante : Que faisait Wallander avant le commencement de la série […] où il est réveillé à l’aube le 8 janvier 1990 par un appel qui marque le début de Meurtriers sans visage. Il est flic depuis longtemps, il est déjà père et divorcé, et il a quitté Malmö pour Ystad voici plusieurs années […]. Les lecteurs se sont interrogés. Et moi avec eux. J’ai alors commencé à écrire dans ma tête des récits qui se déroulaient avant cette date magique du 8 janvier 1990 […]. Ils constituent un point d’exclamation après le point final. Aucun tableau n’est jamais achevé. Mais ces fragments m’ont semblé devoir faire partie du lot. Le reste appartient au silence. »
Wallander débute sa carrière à 21 ans à Malmö. Il rencontre Mona, devient le père de Linda, et entretient déjà des relations orageuses avec son père fantasque qui n’accepte pas le choix professionnel de son fils. Chacune de ces cinq enquêtes est un mini roman qui révèle l’être éminemment humain qu’est Wallander. Malgré le coup de couteau qu’il reçoit dès sa première enquête, Wallander, qui est déjà guidé par son intuition dans ses enquêtes, cherchera toujours à s’approcher au plus près de l’homme pour mieux le comprendre, pour détecter ses failles et entrevoir les mobiles de ses actions meurtrières. C’est avant tout celui qui s’intéresse aux laissés-pour-compte de l'évolution sociale. 

Quel plaisir de retrouver Wallander! 5 courtes enquêtes mais qui nous ramènent au début de la carrière de notre héros et nous permettent de le comprendre un peu mieux.

lundi 14 janvier 2013

Peste et choléra - Patrick Deville



Quand Louis Pasteur expérimente avec succès le vaccin contre la rage, il ouvre de nouvelles et formidables perspectives à la biologie et à la médecine. Il chargera plus tard ses élèves ou disciples de prolonger ses recherches à travers le monde. Les jeunes pasteuriens partent pour de longs périples. Parmi eux, Alexandre Yersin, d’origine suisse (il est né à Morges en 1863), naturalisé Français pour les besoins de la science, qui se forme sur le tas et part très vite en Indochine, où il passera le plus clair de sa vie, loin des brouhahas parisiens et des fracas guerriers. Il multiplie là-bas les observations épidémiologiques mais aussi bien géographiques, astronomiques ou météorologiques. C’est que ces jeunes gens sont curieux de tout, Yersin en particulier.
Ami du politicien Doumer, Yersin se trouve à l’origine de la ville de Dalat, dans l’actuel Vietnam, puis il s’installe à Nha Trang pour y mener passionnément ses multiples activités de chercheur. Elevage bovin, culture de l’hévéa, des orchidées, de la quinine : il pourrait faire fortune mais tout va au financement des recherches et de l’Institut Pasteur créé entre-temps. La science l’absorbe, il n’aura ni femme ni enfant. Parfois il revient en Europe, mais c’est le plus souvent de loin, à la radio ou par les journaux, qu’il reçoit l’écho des conflits mondiaux et de leurs atrocités. Il meurt en 1943, conscient mais pas tout à fait amer que son nom n’aura pas la même gloire posthume que son maître, Louis Pasteur, et demeurera essentiellement attaché à la découverte du bacille de la peste à Hong-Kong en 1894.
C’est cette formidable aventure scientifique et humaine que raconte Deville en croisant les périodes et les personnages autour de la figure de Yersin. 

Quel plaisir ce livre : à lire lentement pour ne pas le voir se terminer trop vite! Je n'ai jamais rien lu de pareil. C'est absolument passionnant, malgré une écriture parfois déroutante. Ce personnage est génial et on partage sa passion pour la découverte qu'elle soit scientifique ou aventurière. Et puis on s'instruit, ce qui, il faut bien l'avouer, ne peut pas faire de mal. J'ai appris plein de choses sur les grandes découvertes scientifiques, entre autres, du siècle dernier!
En ce qui me concerne, le fait que le Vietnam soit au centre de l'histoire, a été un plus et cette lecture n'a fait qu'attiser mon envie de m'y rendre! Cerise sur le gâteau on y parle de Paul Doumer et d'Aurillac.
S'il y a bien un prix littéraire à lire c'est celui-ci de toute évidence, alors ne le ratez pas. Voyagez grâce à P. Deville.

dimanche 6 janvier 2013

Le sermon sur la chute de Rome - Jérôme Ferrari


Empire dérisoire que se sont constitué ceux qui l’ont toujours habité comme ceux qui sont revenus y vivre, un petit village corse se voit ébranlé par les prémices de sa chute à travers quelques personnages qui, au prix de l’aveuglement ou de la corruption de leur âme, ont, dans l’oubli de leur finitude, tout sacrifié à la tyrannique tentation du réel sous toutes ses formes, et qui, assujettis aux appétits de leur corps ou à leurs rêves indigents de bonheur ou d’héroïsme, souffrent, ou meurent, de vouloir croire qu’il n’est qu’un seul monde possible. 

Il est des livres dont on se demande pourquoi ils ont été écrits, dans quel dessein! Celui-ci est un morceau de choix pour répondre à cette interrogation ; on sort de ce livre en ayant le sentiment d'avoir perdu son temps. De plus si la corse se résume à la vision qu'en a J. Ferrari, donnons leur l'indépendance tout de suite! Livre inutile et incompréhensible, ennuyeux, etc.

La vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker


À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Magnifique! Surtout ne vous laissez pas impressionner par  l'épaisseur du livre car on ne le lit pas on le dévore. Il est de ces livres que l'on regrette de terminer et de refermer. A lire absolument car c'est un petit chef d'oeuvre jubilatoire.

mercredi 2 janvier 2013

Mer d'Encre - Richard Weihe





Ce livre a la beauté épurée de ces poèmes de moines bouddhistes qui vivaient reclus dans leurs huttes sous les pins des montagnes et la lumière de la lune. Bada Shanren fut l'un d'eux, lui, ce prince des Ming né en 1626 et promis à une vie brillante, qui se réfugia dans un monastère quand la Chine tomba aux mains des envahisseurs mandchous. Esprit rebelle, il se fit passer pour fou pour éviter de servir la nouvelle dynastie et devint un maître du pinceau et de l'encre dans d'éblouissantes compositions qui semblent avoir été créées d'un seul souffle. Voici l'histoire de ce maître du " grand noir " qui acheva sa vie dans une cabane de pêcheur, à peindre ces créatures humbles que sont poissons, oiseaux, rochers et bambous, et voyait toute l'éternité dans une fleur de lotus.

Très court, ce livre se lit en une heure ou deux. Une histoire basée sur des faits réels. J'ai bien aimé les illustrations montrant les dessins mentionnés dans le texte.

mardi 1 janvier 2013

La Fille de l'Hiver - Eowyn Ivey









L'Alaska, ses forêts impénétrables, ses étendues enneigées. Son silence. Sa solitude.
Depuis la mort de leur bébé, le mariage de Mabel et Jack n'a plus jamais été le même. Partir vivre sur ces terres inhospitalières paraissait alors une bonne idée. Seulement, le chagrin et le désir d'enfant les ont suivis là-bas et la rudesse du climat, le travail éreintant aux champs les enferment chacun dans leur douleur.
Jusqu'à ce soir de début d'hiver où, dans un moment d'insouciance, le couple sculpte un bonhomme de neige à qui ils donnent les traits d'une petite fille. Le lendemain matin, celui-ci a fondu et de minuscules empreintes de pas partent en direction de la forêt...
Peu de temps après, une petite fille apparaît près de leur cabane, parfois suivie d'un renard roux tout aussi farouche qu'elle. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Est-elle une hallucination ou un miracle ? Et si cette petite fille était la clé de ce bonheur qu'ils n'attendaient plus ?

Inspiré d'un conte traditionnel russe, La fille de l'hiver est un roman à la fois moderne et intemporel où le réalisme des descriptions n'enlève rien à la poésie d'une histoire merveilleuse... dans tous les sens du terme.

 Rien à rajouter au dernier commentaire. A recommander...