samedi 31 août 2013

Ouest - François Vallejo

On a du mal à croire que deux images, aussi bien que deux personnes, pourraient se rencontrer et produire un drôle de mélange, peut-être même une explosion.
Vous recevez un jour de votre famille quelques photos vraiment anciennes, de ce noir et blanc pâli, plutôt floues. Vous y jetez un oeil négligent ou amusé, vos petits ancêtres, rien de plus.
L'une d'entre elles, tout de même, vous intrigue un peu, pas longtemps : une scène champêtre, un type imposant armé d'un fusil, accompagné d'un chien noir tout en muscles, dressé sur ses pattes.
Vous vous dites : c'est curieux que trois ou quatre générations aient tenu à conserver et à transmettre une photo si manifestement ratée ; personnage mal centré ; en déséquilibre : son chien l'a empêché de prendre la pose attendue. Et c'est tout.
Ce n'est pas tout. Le lendemain, un matin du printemps 2004, vous longez un kiosque à journaux et vous apercevez à l'affichage, vous croyez apercevoir... enfin, vous l'apercevez, oui ou non ? C'est elle, votre photo familiale, là, partout.
Vous vous dites : impossible, stupide. Vous prenez les journaux, vous vous y plongez. Si ce n'est pas votre photo, elle lui ressemble beaucoup. Au moins, c'est exactement le même chien, la même posture, les mêmes muscles saillants, le même museau noir, pointu et tendu. Tendu vers quoi ? Vers un prisonnier nu et terrorisé. Vous êtes tombé sur les premiers clichés publiés de la prison d'Abou Ghraib.
Vous pourriez en rester là : un chien ressemble à un autre chien. Mais quelque chose vous pousse à reprendre votre petit carton photographique, vieux de plus d'un siècle, pour comparer, juste pour comparer. Cela vous amuse, d'abord : les deux bêtes sont vraiment superposables, même gabarit, même allure de bâtard puissant, saisies dans le même mouvement, cette férocité identique dans la mâchoire et l'oeil. 

Je ne me rappelle plus pourquoi j'ai acheté ce livre, quelle critique m'a inspirée mais en fin de compte j'ai mis du temps à lire. Je ne sais qu'en penser au final. L'atmosphère étrange, dérangeante, pernicieuse mais bien retranscrite m'a déstabilisée, et donc, a finalement atteint son but je suppose. Malgré tout cela ne restera pas un grand moment de lecture pour moi.

vendredi 9 août 2013

La première chose qu'on regarde - Grégoire Delacourt

Après le triomphe de "La liste de mes envies", Grégoire Delacourt publie "La première chose qu'on regarde", un roman qui nous interroge en profondeur sur notre superficialité...

Après la  "Liste de mes envies " que j'avais bien aimée, je sors déçue de ce 2e ouvrage de G Delacourt ; il manque peut-être la légèreté et la fraîcheur du premier mais il y a surtout une petite note de niaiserie assez indigeste. Je me suis forcée à le terminer mais ce fut un peu ardu.

samedi 3 août 2013

Le club des incorrigibles optimistes - Jean-Michel Guenassia


Michel Marini avait douze ans en 1959, à l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres, qui avaient traversé le Rideau de Fer pour sauver leur peau, abandonnant leurs amours, leur famille, trahissant leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes. Il manifeste un naturel épatant pour développer une dispute à table, nous faire partager les discussions entre un Russe communiste et un Hongrois anti-stalinien.

 J'ai bien aimé ce livre même si j'ai mis beaucoup de temps à le lire (mais ceci n'est pas directement lié au livre..). Il nous plonge dans les années 60, la guerre d'Algérie, les réfugiés politiques des pays de l'Est et l'avant mai 68. Le jeune Michel apprend l'amitié, l'amour, la séparation, la mort et évoque la politique de l'époque à travers son regard naïf. Un roman fleuve  qui nous emporte!