jeudi 26 septembre 2013

Les âmes rivales - René Manzor

La fillette de treize ans qui se présente au père Arthur, lui fait une confession bien étrange. Un certain Jahal, incarnation du Mal, la poursuivrait. Elle seule serait apte à le voir, à le sentir. Plus, elle serait liée à lui par cette alliance en os sculpté. Une union terrifiante et exclusive avec cet être désincarné. Car Jahal ne supporte aucune autre présence aimante auprès d'elle. Or il existerait une autre âme soeur, une âme rivale, lui aurait-il confié. Un concurrent que d'existence en existence, il s'emploierait à rechercher et à systématiquement éliminer.

Touché par Cassandre, le prêtre n'accorde toutefois que peu de crédit à ses propos. Un ami imaginaire sans doute, ce Jahal. Une élucubration de son esprit trop fertile à cet âge.

Et de la renvoyer gentiment tandis qu'elle sollicitait l'absolution.

Se le pardonnera t-il un jour?

Vingt ans plus tard, Cassandre défraie l'actualité pour avoir tenté d'assassiner son mari, le député charismatique Thomas Wells. Un acte incompréhensible de prime abord de la part de cette femme aimante. L'avocat Matt Collins prend cette affaire très à coeur. Il entend bien délivrer sa cliente. Et pas de sa seule cellule, mais aussi et surtout d'une incarcération plus terrible : cette prison mentale qui est sienne depuis toujours et dont le geôlier est un certain Jahal...


Même si l'ésotérisme n'est pas ma tasse de thé, j'ai bien aimé la première partie de ce livre : suspens, écriture fluide, intrigue originale, tout y était bien ; mais j'ai trouvé que dans la 2e partie on tombait un peu trop dans le mélo, et que l'auteur emporté par son élan, avait voulu trop en faire. Malgré tout, un des grands mérites du livre est d'aborder la réincarnation, tant du point de vue du bien que du mal.

samedi 14 septembre 2013

Man - Kim Thuy



«Maman et moi, nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j’ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cœur.» 

 On glisse littéralement sur les mots, telle est l'impression que me laisse ce livre ; je ne peux que reprendre les termes des critiques, sobre, pudique, délicat, écriture légère, juste. Une lecture réjouissante que je recommande avec force.

dimanche 8 septembre 2013

L'embellie - Audur Ava Olafsdottir




C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande.

En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.

Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante, entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les péripéties de la vie et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus.
Auður Ava Ólafsdóttir est née en 1958 à Reykjavik. Il y a chez cette grande romancière islandaise – dont on garde en mémoire le merveilleux Rosa candida – un tel emportement rieur, une telle drôlerie des situations comme des pensées qui s’y attachent, que l’on cède volontiers à son humour fantasque, d’une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime.

 J'avais déjà adoré "Rosa candida" et ma bonne impression est confirmée avec "Embellie"! J'aime cette auteure pour ses ambiances islandaises et son humour décalé, son style d'écriture à la fois sobre et sincère, ses vies baroques et ses personnages si attachants. J'attends avec impatience le prochain...

vendredi 6 septembre 2013

Le trou est habité - Marie-Pierre Losfeld


Ce texte court, ramassé, rédigé dans un style abrupt, sans fioritures ni concessions, est le quatrième roman de Marie-Pierre Losfeld. L'auteur y explore les souffrances de nos semblables, nos souffrances, que l'on se définisse ou non comme un " écorché ". Marie-Pierre Losfeld fait mouche, parvenant dès les premières pages à traiter de manière à la fois personnelle et originale un sujet pourtant banal : le destin d'une femme d'une quarantaine d'années, mère de trois enfants, quittée par son mari et qui a du mal à trouver de nouveaux repères. L'héroïne du roman exprime son impuissance dans le cri, dans la rage, dans la souffrance, parvenant cependant peu à peu à nouer de nouveaux liens avec un amant qui se révèle vite aussi " paumé " qu'elle l'est elle-même. Alors elle conjure ses peurs, nos peurs, devant tout ce que la vie peut faire advenir, évoluant " entre les trous ", que ces derniers soient ou non habités.

 Texte court en effet en ce qui me concerne : je n'ai réussi à lire que 3 pages! D'accord je les ai lues 3 fois mais sans résultats probants! Un livre qui m'est tombé des mains!

Entre dieu et moi, c'est fini ; Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini ; La fin n'est que le début - Katarina Mazetti

Linnea a quinze ans, plein de complexes et pas mal de questions qui lui trottent dans la tête. La seule qui la comprenait, c’était Pia, sa meilleure amie, son amie pour la vie… enfin, pour cent vingt jours, “sans compter les week-ends”, Linnea a fait le calcul une fois. Depuis que Pia est morte.

Une trilogie pour ado qui ne m'a pas convaincue ; j'ai eu du mal à retrouver le style du "mec de la tombe d'à côté"! Mais cela se lit bien et on retrouve par moment l'humour décapant de K Mazetti.