samedi 14 mai 2011

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Jonas Jonasson


Alors que tous dans la maison de retraite s'apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlson qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au coeur de l'histoire du XXème Siècle. Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie aui a eu la bonne idée de naître au début d'un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs et avec quelques coups de pouces du destin, Allan Karlson, individu lambda, apolitique et inculte, s'est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d'évènements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco en passant par Truman et Mao....

Pas de descriptions, tout va très vite. Peut être un peu long sur la fin, mais bon cent ans c'est long !

La vie très privée de Mr Sim - Jonathan Coe


Max Sim, le protagoniste principal, est un antihéros par excellence, voué à l’échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l’échec à l’âge adulte (sa femme le quitte, sa fille ne le regarde guère, sinon pour rire sous cape), s’acceptant d’ailleurs en tant qu’échec et y trouvant même une certaine paix : l’absence de lutte, enfin. « Savoir s’accepter » devient l’un de ses mots d’ordre… À force de solitude, il finit par converser avec son GPS au long de ses pérégrinations de commis-voyageur représentant en brosses à dents dernier cri. Il tombe amoureux de cette voix désincarnée, lui imaginant même une personnalité, et les dialogues engagés avec elle partagent le lecteur entre le rire et la compassion. Le drame essentiel réside pourtant dans la relation avec son père, dont il découvre en lisant son journal qu’il était homosexuel et l’a conçu, lui, Max, par accident pourrait-on dire. Mais il va tout de même essayer de se réconcilier avec ce père et même, de lui faire retrouver son ami de cœur, l’extraordinaire Roger S. Un échec là encore, mais l’échec est l’un des ressorts du comique… Jonathan Coe renoue ici avec la veine comique tout en gardant la même complexité, la même précision, la même habileté que dans ses livres précédents. Tout à la fois drôle, bien construit et situé à la pointe du contemporain, le roman procède par mélange de genres, suite d’échos, de souvenirs récurrents, de parallèles, de rappels, pour tenter de cerner la grand interrogation : jusqu’à quel point la vie peut être considérée comme une fiction ?


J'avais commencé ce livre avant les vacances et m'était interrompu car il m'ennuyait... et je n'ai pas eu le courage de m'y remettre! donc je ne peux en dire grand chose ; ce n'est pas qu'il est mal écrit mais c'est l'histoire elle-même et le personnage qui ne m'ont pas intéressés. Peut-être pas le bon moment, allez savoir.

Que font les rennes après Noël ? - Olivia Rosenthal

Vous aimez les animaux. Ce livre raconte leur histoire et la vôtre. L'histoire d'une enfant qui croit que le traîneau du père Noël apporte les cadeaux et qui sera forcée un jour de ne plut y croire. Il faut grandir, il faut s'affranchir. C'est très difficile. C'est même impossible. Au fond, vous êtes exactement comme les animaux, tous ces animaux que nous emprisonnons, que nous élevons, que nous protégeons, que nous mangeons. Vous aussi, vous êtes emprisonnée, élevée, éduquée, protégée. Et ni les animaux ni vous ne savez comment faire pour vous émanciper. Pourtant il faudra bien trouver un moyen.

Alors je pense qu'il est maintenant clairement établit que je n'aime pas les animaux et que je ne m'émanciperai jamais! Ce livre m'est tombé des mains, au sens propre comme au figuré.


vendredi 6 mai 2011

Le fils - Michel Rostain


Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu'il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin.
Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier re-condoléances, etc. débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d'attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd.

Raconter un deuil, le deuil de son enfant n'est pas facile ; Michel Rostain ne raconte pas, c'est son fils décédé qui parle... Ce livre est original, jamais larmoyant parfois humoristique ; cependant j'ai été un peu déçu au regard des critiques lues. Mais cela reste un moment intense de lecture et surtout impressionnant : que décider de but en blanc pour les obsèques de ce fils décédé brutalement ; comment gérer l'inattendu, l'inacceptable. Devant cette fracture, on se révèle individuellement et collectivement... et parfois de façon surprenante.

mercredi 4 mai 2011

La Terre des Mensonges, La Ferme des Neshov, L'Héritage Impossible - Anne Ragde






La Terre des Mensonges:
Après la mort de leur mère, trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale. Tor, l'aîné, se consacre à l'élevage de porcs, Margido dirige une entreprise de pompes funèbres et Erlend est décorateur de vitrines à Copenhague. Les retrouvailles s'annoncent mouvementées : la tension atteint son paroxysme lorsque la question de l'héritage amène le père de famille à révéler un terrible secret.

La Ferme des Neshov:
Trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale à la mort de leur mère. Tous sont confrontés à un moment de leur vie où ils doivent faire un choix important. Tor, l'aîné, doit se décider : poursuivre son élevage de porcs ou laisser sa fille reprendre la ferme et quitter alors sa vie d'assistante vétérinaire à Oslo. Que va devenir la ferme des Neshov ? Arriveront-ils à surmonter leur différence pour recréer des liens familiaux mis à rude épreuve depuis si longtemps ? Anne B. Ragde met en scène les destins entrecroisés des membres de la famille Neshov et signe une saga d'une grande finesse psychologique où le chagrin et la douleur se mêlent à l'humour, la chaleur et l'amour.

L'Héritage Impossible:
Pas de 'spoiler', juste ceci: "Ce roman d'une grande noirceur, superbement écrit, est une description magnifique d'une famille engluée dans les non-dits." --Le Nouvel Observateur

Le premier tôme (celui que je préfère de loin) peut être lu comme un livre seul, et non pas juste en tant que première partie d'une trilogie. L'écriture est agréable, les nombreux détails donnent une richesse au naratif où - au fond - il ne se passe pas grande chose. Mais il s'agit surtout d'un livre où l'ambiance, le portrait des personnages, toute une manière de vivre priment. Et quant aux dernières pages....... Je ne dis pas plus! (lu en traduction anglaise)
Les deux autres tômes se lisent bien, mais j'ai trouvé le troisième moins attrayant, les personnages moins attachants. Le saga ne s'arrêtera peut-être pas là... (traduction française).