LES PYRÉNÉES. DIANE BERG les vit se dresser devant elle au moment où elle franchissait une colline.
Une barrière blanche encore distante étirée sur toute la largeur de l'horizon : la houle des collines venait se briser dessus. Un rapace décrivait des cercles dans le ciel.
Neuf heures du matin, le 10 décembre.
À en croire la carte routière sur le tableau de bord, elle devait emprunter la prochaine sortie et prendre la direction du sud, vers l'Espagne. Elle n'avait ni GPS ni ordinateur de bord dans sa vieille Lancia hors d'âge. Elle aperçut un panneau au-dessus de l'autoroute : «Sortie n° 17, Montréjeau/Espagne, 1 000 m».
Diane avait passé la nuit à Toulouse. Un hôtel économique, une chambre minuscule avec une salle d'eau en plastique moulé et une minitélé. Dans la nuit, une série de hurlements l'avait réveillée. Le coeur battant, elle s'était assise à la tête du lit, aux aguets - mais l'hôtel était demeuré parfaitement silencieux et elle avait d'abord cru qu'elle avait rêvé, jusqu'à ce que les hurlements reprennent de plus belle. Son estomac s'était retourné, puis elle avait compris que des chats se battaient sous sa fenêtre. Elle avait eu du mal à se rendormir après ça. La veille encore, elle était à Genève et elle arrosait son départ en compagnie de collègues et d'amis. Elle avait contemplé le décor de sa chambre à la faculté en se demandant à quoi ressemblerait la prochaine.
Sur le parking de l'hôtel, tandis qu'elle déverrouillait sa Lancia au milieu de la neige fondue qui descendait sur les carrosseries, elle avait brusquement réalisé qu'elle laissait derrière elle sa jeunesse. Elle le savait : dans une semaine ou deux elle aurait oublié sa vie d'avant. Et d'ici quelques mois, elle aurait changé en profondeur. Étant donné l'endroit qui allait constituer le décor de son existence pour les douze mois à venir, il ne pouvait en être autrement. «Reste toi-même», lui avait conseillé son père. En quittant la petite aire pour s'élancer sur l'autoroute déjà encombrée, elle se demanda si ces changements seraient positifs. Quelqu'un a dit que certaines adaptations sont des amputations, elle pouvait juste espérer que ce ne serait pas le cas pour elle.
Une barrière blanche encore distante étirée sur toute la largeur de l'horizon : la houle des collines venait se briser dessus. Un rapace décrivait des cercles dans le ciel.
Neuf heures du matin, le 10 décembre.
À en croire la carte routière sur le tableau de bord, elle devait emprunter la prochaine sortie et prendre la direction du sud, vers l'Espagne. Elle n'avait ni GPS ni ordinateur de bord dans sa vieille Lancia hors d'âge. Elle aperçut un panneau au-dessus de l'autoroute : «Sortie n° 17, Montréjeau/Espagne, 1 000 m».
Diane avait passé la nuit à Toulouse. Un hôtel économique, une chambre minuscule avec une salle d'eau en plastique moulé et une minitélé. Dans la nuit, une série de hurlements l'avait réveillée. Le coeur battant, elle s'était assise à la tête du lit, aux aguets - mais l'hôtel était demeuré parfaitement silencieux et elle avait d'abord cru qu'elle avait rêvé, jusqu'à ce que les hurlements reprennent de plus belle. Son estomac s'était retourné, puis elle avait compris que des chats se battaient sous sa fenêtre. Elle avait eu du mal à se rendormir après ça. La veille encore, elle était à Genève et elle arrosait son départ en compagnie de collègues et d'amis. Elle avait contemplé le décor de sa chambre à la faculté en se demandant à quoi ressemblerait la prochaine.
Sur le parking de l'hôtel, tandis qu'elle déverrouillait sa Lancia au milieu de la neige fondue qui descendait sur les carrosseries, elle avait brusquement réalisé qu'elle laissait derrière elle sa jeunesse. Elle le savait : dans une semaine ou deux elle aurait oublié sa vie d'avant. Et d'ici quelques mois, elle aurait changé en profondeur. Étant donné l'endroit qui allait constituer le décor de son existence pour les douze mois à venir, il ne pouvait en être autrement. «Reste toi-même», lui avait conseillé son père. En quittant la petite aire pour s'élancer sur l'autoroute déjà encombrée, elle se demanda si ces changements seraient positifs. Quelqu'un a dit que certaines adaptations sont des amputations, elle pouvait juste espérer que ce ne serait pas le cas pour elle.
Très bon policier à vous glacer le sang... et à vous rendre insomniaque. Malgré quelques longueurs ou invraisemblance ce livre bien documenté se lit vite et nous impressionne. Un auteur à découvrir.