Frances Thorpe est invisible. Correctrice aux pages "Livres" d'un
prestigieux journal, elle regarde briller le beau monde des lettres
tandis qu'elle s'enlise dans une existence médiocre. Jusqu'au jour où un
soir, elle croise une voiture accidentée sur une route de campagne et
recueille les derniers mots de la conductrice, Alys Kyte. En rencontrant
la famille d'Alys, Frances entrevoit la lumière et ne résiste pas à son
attraction. Le mari, Laurence Kyte, le grand écrivain, les deux
enfants, Polly et Teddy. Depuis l'ombre qui la protège, elle observe
chacun, les analyse, imite leurs gestes et leurs manières. Dans le halo
qui les entoure, la jeune femme ordinaire côtoie l'exception, les
privilèges qui lui sont refusés : il lui faut goûter à cette chaleur, à
cette lumière. A tout prix. Le Beau Monde est un premier roman
psychologique féroce, où, suivant l'insaisissable Frances, on oscille
entre le suspense d'un thriller, la peur, la fascination et l'ambition
d'une héroïne troublante à la Daphné du Maurier.
Un livre d'une force incroyable : tour à tour thriller, comédie de moeurs, peinture sociologique. L'auteur nous dévoile la personnalité de Frances par petite touche, et si celle-ci se définit comme terne et insipide, on se rend vite compte qu'au contraire, elle a une vision juste du monde qui l'entoure, vision qui va servir son ambition démesurée! Reste à savoir si au final, l'héroïne nous est sympathique : pas si sûr.