Quand s'ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans.
Trente ans plus tard, celles qui depuis l'enfance ne se quittaient pas
se sont perdues. Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son
esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs,
de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent
d'autres chagrins. Plongée dans un semi-coma, Cécile, elle, écrit dans
sa tête des lettres imaginaires à Alice. Tissant en une double trame les
décennies écoulées, les voix des deux jeunes femmes déroulent le fil de
leur histoire. Depuis leur rencontre, elles ont tout partagé : leurs
premiers émois amoureux, leurs familles, leur passion pour la
littérature, la bande-son et les grands moments des " années Mitterrand
". Elles ont même rêvé à un avenir professionnel commun. Si, de cette
amitié fusionnelle, Kéthévane Davrichewy excelle à évoquer les élans et
la joie, si les portraits de ceux qu'Alice et Cécile ont aimés
illuminent son livre, elle écrit aussi très subtilement sur la
complexité des sentiments. Croisant les points de vue de ses deux
narratrices, et comme à leur insu, elle laisse affleurer au fil des
pages les failles, les malentendus et les secrets dont va se nourrir
l'inévitable désamour. Car c'est tout simplement de la perte et de la
fin de l'enfance qu'il s'agit dans ce roman à deux voix qui sonne si
juste.
Ce livre est, certes, pleins d'émotions mais on reste un peu spectateur ; j'ai eu du mal à m'identifier aux personnages et à leur rétrospective (et pourtant je suis contemporaine de leur parcours!) ; et puis le milieu social plutôt Bobo m'a un peu dérangé. De plus, le texte comporte trop de non-dits, de silences ; cela finit par prendre trop de place dans l'histoire. Mais cela reste malgré tout une belle histoire d'amitié, qui s'effiloche, mais ça c'est la vie!