Il est une colline sur les hauteurs de Naples qui domine une partie de
la cité : Montedidio. Un quartier populaire partagé de ruelles étroites,
théâtre du dernier opus d'Erri de Luca, décor de son récit initiatique.
Le narrateur a tout juste treize ans quand il quitte l'école pour
entrer chez Mast'Errico, comme apprenti menuisier. C'est une maigre paie
qui s'ajoute le samedi dans cette humble famille de dockers. Dans cette
même boutique de menuiserie travaille don Rafaniello, un vieil homme
juif bossu, cordonnier exceptionnel, rejeté sur les rives napolitaines
dans la tourmente de la dernière guerre. En même temps que le narrateur
vit son premier amour avec la jeune Maria, sa voisine, et se noue une
amitié forte avec le cordonnier. Montedidio est ainsi constitué
de tableaux successifs, de coups de projecteur sur un quotidien émaillé
d'expressions et de traditions napolitaines. Et c'est justement dans ce
quotidien, entre la boutique, le rabot, le lancer de boomerang, les
premiers émois sexuels et les discours du vieux sage, dans les creux de
ces épisodes parfois anodins, que le narrateur fait l'épreuve de la vie,
de la vie et de la mort.
Un très beau livre, simple, touchant. La naïveté du héros confrontée à la découverte de l'amour, l'amitié, la mort. Le passage de l'enfance à la vie adulte raconté par le principal protagoniste de façon presque poétique.